dimanche 30 septembre 2012

LA REVOLUTION EN MARCHE


Hier, samedi 29 septembre 2012, des combats ont été signalés dans le Territoire de Kabeya-Kamwanga, dans la Province du Kasaï-Oriental : les forces d’autodéfenses et révolutionnaires de l’A.P.C.D. ont attaqué les positions des FARDC-Kabila, dit ‘Forces Armées du Régime Dictatoriale au Congo de Joseph Hyppolite Kabila Kabange’ !
Le bilan de ces affrontements est de trois (3) militaires tués et d’autres en débandades du coté des ‘FARDC’, cependant les troupes de l’A.P.C.D. ont saisi quelques armes et munitions.
L’Armée Populaire pour le Changement et la Démocratie (A.P.C.D.) est commandée par un Chef d’Etat-major qui est le Lieutenant-Général JOHN TSHIBANGU – ancien Chef des opérations et Commandant adjoint de la 4e Région Militaire du Kasaï-Occidental ayant fait défection des FARDC en mi-août avec un groupe des militaires pour revendiquer la « vérité des urnes », c'est-à-dire, le ‘changement et la démocratie’ tels que voulu par le Peuple Congolais. Il s’agit donc d’un mouvement patriotique des militaires congolais qui ont désormais choisi d’être au service du Peuple et de la défense de la souveraineté nationale (et non d’un individu ou d’une oligarchie).
Depuis lors et chaque jour qui passe, des nombreux militaires et patriotes congolais à l’intérieur et à l’extérieur de la R.D.C. rejoignent formellement et soutiennent l’A.P.C.D. ; c’est pour ainsi dire que le Peuple congolais est en train d’organiser la résistance et l’accomplissement de son ‘devoir sacré’ conformément au prescrit de l’Article 64 de notre constitution qui stipule : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l'Etat. Elle est punie conformément à la loi. »          
A l’extérieur du pays et auprès de la diaspora congolaise, l’A.P.C.D. est représenté par son officier responsable des renseignements extérieurs : le Commandant BISSA KEMBETIA – un ancien de la Garde Civile et des Forces Armées Zaïroises (Formation de Commando antiterrorisme en Egypte), et membre co-fondateur et chargé de renseignements dans la rébellion du Mouvement de Libération du Congo (MLC).

lundi 17 septembre 2012

ECCE HOMO: Lt.-Général JOHN TSHIBANGU (Suite et fin)



Lundi 13 août 2012, Radio Okapi annonçait la défection à Kananga, au Kasaï-Occidental, du Colonel John Tshibangu, Commandant adjoint et Chef d’état-major de la 4ième Région militaire, accompagné d’un groupe des militaires des FARDC.
Quelques jours plus tard, les auditeurs de la Radio Okapi suivait sur la voix des ondes la première déclaration publique de celui qui se présente désormais comme Lieutenant Général : « Je vous apprends que je suis Lieutenant Général Tshibangu, je ne suis plus colonel. Je fais défection et avec un bon nombre des nos militaires. Je vous informe que nous sommes le mouvement pour la revendication de la vérité des urnes. Quand nous luttons contre toute forme de balkanisation de notre très beau pays, le Congo, c'est-a-dire que nous sommes contre tous ceux-là qui cherchent à amener notre pays à une balkanisation ! »
Cette actualité qui a été par la suite relayée par la Radio France International est un vrai pavé dans la mare : les congolais au pays et dans la diaspora ont commencé à se poser des questions sur cet homme et ses motivations…
Samedi 18 août 2012, John Tshibangu tente d’apporter quelques réponses lors d’un entretien téléphonique avec le site d’information ‘Congo Indépendant’. Voici la teneur dette interview :
« Le mouvement que je dirige procède de l’initiative d’un Congolais à cent pour cent», lance-t-il en liminaire. Pourquoi a-t-il attendu huit mois après l’organisation des élections pour lancer son "mouvement pour la vérité des urnes" ? «Nous espérions que le personnel politique allait trouver une solution politique aux problèmes nés après l’élection présidentielle chahutée du 28 novembre 2011. Rien n’a été fait. Nous nous sommes concertés avec des amis avant de prendre notre décision…». Quels sont les objectifs de son mouvement ? «La population congolaise demande le changement. Le 28 novembre dernier, Etienne Tshisekedi wa Mulumba a été élu président de la République. Notre objectif est de l’installer à la tête de l’Etat». A-t-il été contacté par des officiels à Kinshasa après son «départ» ? «Il y a eu une tentative d’amorcer des négociations avec moi mais ma décision est irrévocable. J’ai levé l’option de lutter pour l’avènement de la démocratie»…
Quel est le fait ou événement qui a joué le rôle de «détonateur» à sa défection ? «John» dit garder encore quelques «détails secrets» qu’il divulguera «prochainement». Revenant sur la naissance de la mutinerie du M-23, il dit : «Au commencement, les mutins étaient à peine une trentaine d’hommes, curieusement les autorités de Kinshasa ont ordonné un cessez-le-feu alors que les FARDC pouvaient anéantir cette action. Comment ne pas suspecter le gouvernement d’avoir ordonné un cessez-le -feu pour permettre aux insurgés de gagner du temps pour se renforcer en hommes et en matériel ?». Autre grief articulé par le colonel Tshibangu: «Joseph Kabila devait faire une déclaration de la guerre dès que la communauté internationale a confirmé l’implication du Rwanda dans l’agression contre le Congo. En ne le faisant pas, il a bradé la souveraineté nationale en transformant le Congo en un pays de pleurnicheurs du soutien de la communauté internationale… ». [Source : http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7480]
Voici l’homme
Mais, qui est réellement John Tshibangu ? Comment en est-il arrivé à devenir Lieutenant Général et Chef d’état-major de l’Armée Populaire pour le Changement et la Démocratie (A.P.C.D.), un mouvement ‘patriotique’ qui revendique la « vérité des urnes » et qui est contre toute forme de « balkanisation » de la R.D.C ? Et pourtant, cet officier de l’armée a servi le Congo-Zaïre pendant 24 ans et s’est distingué par sa loyauté, son humilité et surtout sa bravoure !        
Né en 1970, cet ancien Commandant second, Colonel et Chef des opérations de la 4ième Région Militaire des FARDC basé à Kananga, est un militaire de formation doté des expériences de guerre de l’armée nationale et de la rébellion.
Formation commando anti-terrorisme et en renseignements militaires
John Tshibangu est né dans cette même ville de Kananga où il a fait ses études primaires et secondaires. En 1988, il s’est enrôlé à l’Ecole de formation militaire (EFO). Ayant passé un concours de sélection, il rejoint le camp de Kitona… Ensuite, il sera envoyé en Israël pour une formation de ‘Commando Anti-terroriste’ pendant une année, avant de revenir au pays au Centre d’entrainement des troupes aéroportés (CETA) pour une autre formation de para-commando et renseignements militaires. Le Sous-lieutenant John Tshibangu fut affecté aux Services d’action et de renseignements militaires (SARM) à Kinshasa et par la suite, il intégra la Division spéciale présidentielle (DSP).  Plus tard devenu ‘Lieutenant’, cet officier avait participé dans différents séminaires sur le commandement de bataillons et de compagnies.
L’art de la guerre
A l’avènement de Mzee Laurent Désiré Kabila avec l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (AFDL) en 1996, il se trouvait à Kinshasa. Les Forces Armées Zaïroises étaient désormais les Forces Armées Congolaises (FAC) : le Lieutenant John Tshibangu fut nommé Commandant du Régiment Kongolo I par ‘Mzee’ qui préférait travailler avec les jeunes officiers… Il partit à Mwene-Ditu, Kongolo, puis Uvira. C’est là qu’il fut placé comme ‘Commandant de Bataillon’, basé à Baraka.
En 1998, un mouvement rebelle créé par le Rwanda pour combattre le Président Laurent Désiré Kabila voyait le jour à Goma, il s’agissait du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Ce mouvement qui commença par conquérir les provinces de l’Est de la République fit face aux troupes loyalistes dirigé par le Commandant John Tshibangu et 4 autres officiers qui organisèrent une résistance à Uvira attendant en vain le ravitaillement d’un Commandant basé à Kalemie. A bout des munitions, John Tshibangu et ses compagnons d’armes finirent par se ‘rendre’ à l’ennemi qui les intégra dans l’armée du RCD-Goma. Cependant, ces officiers loyalistes entretenaient encore des contacts secrets avec la ‘haute hiérarchie militaire’ à Kinshasa – on dit qu’ils étaient en contact direct avec le Président de la République Mzee Laurent Désiré Kabila !
Un ‘rebelle’ malgré lui
Redoutant John Tshibangu et les autres militaires ayant tenté une résistance contre l’armée du RCD et Alliés, le mouvement rebelle choisit d’éloigner ces soldats qu’il juge peu malléables : ils furent envoyés à pied de Bukavu à Kasongo, au Maniema, pour faire face au front contre les Zimbabwéens. Plus tard, certains soldats dont John Tshibangu furent ramenés à Goma en attendant une éventuelle réaffectation…
Cependant, John ‘le commando’ qui n’a jamais rompu le contact avec sa hiérarchie militaire à Kinshasa se refuse d’être dompté par le RDC & Alliés : il prépara en toute discrétion une ‘opération commando’ et patiemment, il attendit son heure pour ‘frapper’. Mzee en était informé et se préparait à recevoir son homme du camp ennemi. Un beau jour de l’an 2000, au cœur de la rébellion, un Antonov de la compagnie rwandaise CAGEL opérant un vol de routine entre Goma et Kindu pour amener des militaires RDC & Alliés au front fut détourné par un certain John Tshibangu infiltré à son bord avec un commando. Il ‘neutralisa’ les passagers à bord et instruit l’équipage de mettre le cap sur Kinshasa, via Mbuji-Mayi ! N’ayant pas suffisamment de carburant, l’Antonov atterrît en catastrophe à Sala-Mabila, au Maniema.
La traversée du désert
Le commando John Tshibangu fut arrêté, torturé et ramené à Goma où il fut jugé et condamné à mort. Il fut emprisonné à Rwanda, mais il parvint à s’évader six mois plus tard. Il rentra à Goma et fut de nouveau arrêté. Cette fois, il fut déféré devant un tribunal qui siégea en audience publique dans la salle de la Banque de développement des pays de grands lacs (BDGL) : il fut encore condamné à mort, et en attendant la sentence, il était incarcéré à la Prison centrale de Munzenze. John Tshibangu parvint une fois de plus à s’évader… Ne pouvant plus rester à Goma où il est recherché par les services du RCD-Goma et alliés, John a connu quelques semaines de vie clandestine dans cette ville avant de prendre contact avec des officiers amis d’un mouvement dissident du RCD-Goma, le RCD/KML dirigé par Mbusa Nyamwisi. Ce dernier entretenait déjà des relations de collaboration avec le nouveau Gouvernement de Joseph Kabila à Kinshasa.
La guérilla des rebellions
John Tshibangu décida de quitter Goma afin de rejoindre le territoire de Beni-Lubero sous l’administration du RCD/KML pour des raisons de sécurité. Dans ce territoire, il prit de nouveau part aux combats pour gagner et défendre la cité Kanyabayonga contre les troupes du RCD-Goma et Alliés dans leur tentative de percer vers le nord de la Province du Nord-Kivu contrôlée par le Groupe rival du RCD/KML. Il participa aussi aux batailles contre le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, dont les forces tentèrent de conquérir Bunia et Isiro dans le cadre de la fameuse opération « Effacer le tableau ». Dans cette partie du pays, John Tshibangu s’est distingué dans les méthodes de la guérilla et l’organisation des forces d’auto-défense populaire, communément appelé Maï-Maï. En guise de gratification il fut nommé Commandant de la brigade de Butembo.
Le soldat de la Res Publica
A la suite de la conclusion des accords de Sun City de 2003 qui consacrèrent la réunification du pays, John Tshibangu ‘réintègre’ l’armée nationale et fut nommé Commandant de la Brigade de Beni. Il prit également part à Kisangani en 2005 au processus de brassage et de formation de nouvelles brigades pour la mise sur pied de la nouvelle armée nationale et devint Commandant adjoint de la 14e Brigade intégrée basée à Shabunda.
En août 2006, entre les deux tours de l’élection présidentielle, une guerre éclata en pleine ville de Kinshasa entre Kabila et Bemba. John Tshibangu, alors Lieutenant-colonel et Commandant adjoint de la 14e Brigade intégrée, fut rappelé d’urgence dans la capitale en appui au bataillon de la GSSP/GR (Groupe Spécial de Sécurité Présidentielle/Garde Républicaine) qui n’avait pas d’expérience de guerre face aux miliciens de Jean-Pierre Bemba dont les tactiques s’étaient révélées supérieures. Puis, il retourna au front de l’Est du pays face à une nouvelle rébellion.
Le « Tombeur » de Mushaki
En fin 2007, suite à l’avancée des troupes du CNDP (Congrès Nationale pour la Défense du Peuple) dirigées par Laurent Nkunda, le Haut Conseil Militaire fut réuni autour du Chef d’état-major des FARDC avec l’objectif de contrer l’avancée de la rébellion. Le Lieutenant-colonel fut invité à cette réunion et se distingua par ses options et tactiques militaires. Il renforça le verrou de Goma et prit le front de Mushaki qui infligea au CNDP une rare défaite… Bizarrement, sa hiérarchie lui ordonna de rentrer rapidement au Quartier Général de Goma pour une autre réunion qui fut reportée à son arrivée, dans l’entre-temps, les troupes du CNDP reprirent la localité de Mushaki.
La Guerre contre le CNDP
Au cours de 2008, John Tshibangu devenu Colonel à la tête de la 18e Brigade intégrée (entrainée en Angola) avait livré une guerre mortelle contre la rébellion du CNDP. Vers la fin de l’année, la 18e Brigade intégrée arriva à briser les lignes du CNDP lors de la ‘bataille de Kibati’ en repoussant Laurent Nkunda vers Sengerero et Bosco Ntaganda vers Mushaki.
En Janvier 2009, le Colonel John Tshibangu et ses vaillants soldats de la 18e Brigade intégrée se trouvaient autour du QG de Laurent Nkunda à Sengerero lorsqu’ils furent gênés dans leur élan par l’ordre venu de la hiérarchie pour arrêter les combats : le Commandant de la Région militaire lui ordonna de cesser les feux contre le CNDP et de permettre l’entrée des Forces de Défense Rwandaise pour une opération conjointe contre les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda)… Cette nuit-là, le Colonel John Tshibangu s’opposa à cet ordre ‘mal donné que le Chef d’Etat-major ne connaissait pas, jusqu’au matin où il reçut l’émissaire et la confirmation du ‘Commandant Suprême’ ! Laurent Nkunda fut arrêter et emmené au Rwanda, tandis que Bosco Ntaganda devenu chef du CNDP fut intégré dans les FARDC au rang de Général d’armée et Commandant des opérations conjointes contre les FDLR ; et John Tshibangu fut affecté comme Commandant de Brigade à Nyamilima et Kiwanja.
Loin des zones de combat
Depuis, le Colonel John Tshibangu a été affecté à Kananga, au Kasaï-Occidental en tant que Commandant adjoint de la 4e Région Militaire.
En novembre 2011, des élections frauduleuses sont organisées en République Démocratique du Congo en faveur du Président sortant Joseph Kabila, le pays connait une nouvelle crise de légitimité. En avril 2012, pendant qu’aucune solution politique n’était envisagée, une ‘mutinerie’ des soldats ex-CNDP est organisée avec le soutien en hommes et en matériel du Rwanda pour la création d’un nouveau ‘mouvement rebelle’ appelé M-23 (Mouvement du 23 mars, date des accords de paix entre le Gouvernement de Kabila et le CNDP).
Création de l’Armée Populaire pour le Changement et la Démocratie
Que faire face à un Gouvernement qui dirige par défi en s’imposant par la force contre son propre peuple ? Que faire face à un Gouvernement qui brade la souveraineté nationale par des actes qui frise la haute trahison dans sa gestion de la rébellion du M-23 et de l’agression rwandaise ?
Après des concertations, le Colonel John Tshibangu, alors Commandant de la 4e Région militaire, et « ses amis » se décident de créer un mouvement armée des congolais authentiques pour revendiquer la ‘vérité des urnes’ et lutter contre toute forme de ‘balkanisation’ ! 
Il y a eu des tentatives pour le dissuader en présentant sur la table une veille offre de sa nomination au grade de Général d’armée ; mais John Tshibangu qui croit fermement que l’armée doit être au service du peuple et non d’un individu se refuse de faire marche arrière et accepte le sacrifice de prendre la tête de l’Armée du Peuple congolais pour le Changement et la Démocratie.
Ainsi, John Tshibangu est devenu Lieutenant-Général & Chef d’Etat-major de l’A.P.C.D. !!!

dimanche 2 septembre 2012

ECCE HOMO : LIEUTENANT GENERAL JOHN TSHIBANGU


Lundi 13 août 2012, Radio Okapi annonçait la défection à Kananga, au Kasaï-Occidental, du Colonel John Tshibangu, Commandant adjoint et Chef d’état-major de la 4ième Région militaire, accompagné d’un groupe des militaires des FARDC.
Quelques jours plus tard, les auditeurs de la Radio Okapi suivait sur la voix des ondes la première déclaration publique de celui qui se présente désormais comme Lieutenant Général : « Je vous apprends que je suis Lieutenant Général Tshibangu, je ne suis plus colonel. Je fais défection et avec un bon nombre des nos militaires. Je vous informe que nous sommes le mouvement pour la revendication de la vérité des urnes. Quand nous luttons contre toute forme de balkanisation de notre très beau pays, le Congo, c'est-a-dire que nous sommes contre tous ceux-là qui cherchent à amener notre pays à une balkanisation ! »
Cette actualité qui a été par la suite relayée par la Radio France International est un vrai pavé dans la mare : les congolais au pays et dans la diaspora ont commencé à se poser des questions sur cet homme et ses motivations…
Samedi 18 août 2012, John Tshibangu tente d’apporter quelques réponses lors d’un entretien téléphonique avec le site d’information ‘Congo Indépendant’. Voici la teneur dette interview :
« Le mouvement que je dirige procède de l’initiative d’un Congolais à cent pour cent», lance-t-il en liminaire. Pourquoi a-t-il attendu huit mois après l’organisation des élections pour lancer son "mouvement pour la vérité des urnes" ? «Nous espérions que le personnel politique allait trouver une solution politique aux problèmes nés après l’élection présidentielle chahutée du 28 novembre 2011. Rien n’a été fait. Nous nous sommes concertés avec des amis avant de prendre notre décision…». Quels sont les objectifs de son mouvement ? «La population congolaise demande le changement. Le 28 novembre dernier, Etienne Tshisekedi wa Mulumba a été élu président de la République. Notre objectif est de l’installer à la tête de l’Etat». A-t-il été contacté par des officiels à Kinshasa après son «départ» ? «Il y a eu une tentative d’amorcer des négociations avec moi mais ma décision est irrévocable. J’ai levé l’option de lutter pour l’avènement de la démocratie»…
Quel est le fait ou événement qui a joué le rôle de «détonateur» à sa défection ? «John» dit garder encore quelques «détails secrets» qu’il divulguera «prochainement». Revenant sur la naissance de la mutinerie du M-23, il dit : «Au commencement, les mutins étaient à peine une trentaine d’hommes, curieusement les autorités de Kinshasa ont ordonné un cessez-le-feu alors que les FARDC pouvaient anéantir cette action. Comment ne pas suspecter le gouvernement d’avoir ordonné un cessez-le -feu pour permettre aux insurgés de gagner du temps pour se renforcer en hommes et en matériel ?». Autre grief articulé par le colonel Tshibangu: «Joseph Kabila devait faire une déclaration de la guerre dès que la communauté internationale a confirmé l’implication du Rwanda dans l’agression contre le Congo. En ne le faisant pas, il a bradé la souveraineté nationale en transformant le Congo en un pays de pleurnicheurs du soutien de la communauté internationale… ». [Source : http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7480]
Voici l’homme
Mais, qui est réellement John Tshibangu ? Comment en est-il arrivé à devenir Lieutenant Général et Chef d’état-major de l’Armée Populaire pour le Changement et la Démocratie (A.P.C.D.), un mouvement ‘patriotique’ qui revendique la « vérité des urnes » et qui est contre toute forme de « balkanisation » de la R.D.C ? Et pourtant, cet officier de l’armée a servi le Congo-Zaïre pendant 24 ans et s’est distingué par sa loyauté, son humilité et surtout sa bravoure !        
Né en 1970, cet ancien Commandant second, Colonel et Chef des opérations de la 4ième Région Militaire des FARDC basé à Kananga, est un militaire de formation doté des expériences de guerre de l’armée nationale et de la rébellion.
Formation de commando anti-terrorisme et renseignements militaires
John Tshibangu est né dans cette même ville de Kananga où il a fait ses études primaires et secondaires. En 1988, il s’est enrôlé à l’Ecole de formation militaire (EFO). Ayant passé un concours de sélection, il rejoint le camp de Kitona… Ensuite, il sera envoyé en Israël pour une formation de ‘Commando Anti-terroriste’ pendant une année, avant de revenir au pays au Centre d’entrainement des troupes aéroportés (CETA) pour une autre formation de para-commando et renseignements militaires. Le Sous-lieutenant John Tshibangu fut affecté aux Services d’action et de renseignements militaires (SARM) à Kinshasa et par la suite, il intégra la Division spéciale présidentielle (DSP).  Plus tard devenu ‘Lieutenant’, cet officier avait participé dans différents séminaires sur le commandement de bataillons et de compagnies.
L’art de la guerre
A l’avènement de Mzee Laurent Désiré Kabila avec l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération (AFDL) en 1996, il se trouvait à Kinshasa. Les Forces Armées Zaïroises étaient désormais les Forces Armées Congolaises (FAC) : le Lieutenant John Tshibangu fut nommé Commandant du Régiment Kongolo I par ‘Mzee’ qui préférait travailler avec les jeunes officiers… Il partit à Mwene-Ditu, Kongolo, puis Uvira. C’est là qu’il fut placé comme ‘Commandant de Bataillon’, basé à Baraka.
En 1998, un mouvement rebelle créé par le Rwanda pour combattre le Président Laurent Désiré Kabila voyait le jour à Goma, il s’agissait du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Ce mouvement qui commença par conquérir les provinces de l’Est de la République fit face aux troupes loyalistes dirigé par le Commandant John Tshibangu et 4 autres officiers qui organisèrent une résistance à Uvira attendant en vain le ravitaillement d’un Commandant basé à Kalemie. A bout des munitions, John Tshibangu et ses compagnons d’armes finirent par se ‘rendre’ à l’ennemi qui les intégra dans l’armée du RCD-Goma. Cependant, ces officiers loyalistes entretenaient encore des contacts secrets avec la ‘haute hiérarchie militaire’ à Kinshasa – on dit qu’ils étaient en contact direct avec le Président de la République Mzee Laurent Désiré Kabila !
Un ‘rebelle’ malgré lui
Redoutant John Tshibangu et les autres militaires ayant tenté une résistance contre l’armée du RCD et Alliés, le mouvement rebelle choisit d’éloigner ces soldats qu’il juge peu malléables : ils furent envoyés à pied de Bukavu à Kasongo, au Maniema, pour faire face au front contre les Zimbabwéens. Plus tard, certains soldats dont John Tshibangu furent ramenés à Goma en attendant une éventuelle réaffectation…
Cependant, John ‘le commando’ qui n’a jamais rompu le contact avec sa hiérarchie militaire à Kinshasa se refuse d’être dompté par le RDC & Alliés : il prépara en toute discrétion une ‘opération commando’ et patiemment, il attendit son heure pour ‘frapper’. Mzee en était informé et se préparait à recevoir son homme du camp ennemi. Un beau jour de l’an 2000, au cœur de la rébellion, un Antonov de la compagnie rwandaise CAGEL opérant un vol de routine entre Goma et Kindu pour amener des militaires RDC & Alliés au front fut détourné par un certain John Tshibangu infiltré à son bord avec un commando. Il ‘neutralisa’ les passagers à bord et instruit l’équipage de mettre le cap sur Kinshasa, via Mbuji-Mayi ! N’ayant pas suffisamment de carburant, l’Antonov atterrît en catastrophe à Sala-Mabila, au Maniema.
La traversée du désert
Le commando John Tshibangu fut arrêté, torturé et ramené à Goma où il fut jugé et condamné à mort. Il fut emprisonné à Rwanda, mais il parvint à s’évader six mois plus tard. Il rentra à Goma et fut de nouveau arrêté. Cette fois, il fut déféré devant un tribunal qui siégea en audience publique dans la salle de la Banque de développement des pays de grands lacs (BDGL) : il fut encore condamné à mort, et en attendant la sentence, il était incarcéré à la Prison centrale de Munzenze. John Tshibangu parvint une fois de plus à s’évader… Ne pouvant plus rester à Goma où il est recherché par les services du RCD-Goma et alliés, John a connu quelques semaines de vie clandestine dans cette ville avant de prendre contact avec des officiers amis d’un mouvement dissident du RCD-Goma, le RCD/KML dirigé par Mbusa Nyamwisi. Ce dernier entretenait déjà des relations de collaboration avec le nouveau Gouvernement de Joseph Kabila à Kinshasa.
La guérilla des rebellions
John Tshibangu décida de quitter Goma afin de rejoindre le territoire de Beni-Lubero sous l’administration du RCD/KML pour des raisons de sécurité. Dans ce territoire, il prit de nouveau part aux combats pour gagner et défendre la cité Kanyabayonga contre les troupes du RCD-Goma et Alliés dans leur tentative de percer vers le nord de la Province du Nord-Kivu contrôlée par le Groupe rival du RCD/KML. Il participa aussi aux batailles contre le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, dont les forces tentèrent de conquérir Bunia et Isiro dans le cadre de la fameuse opération « Effacer le tableau ». Dans cette partie du pays, John Tshibangu s’est distingué dans les méthodes de la guérilla et l’organisation des forces d’auto-défense populaire, communément appelé Maï-Maï. En guise de gratification il fut nommé Commandant de la brigade de Butembo.
Le soldat de la Res Publica
A la suite de la conclusion des accords de Sun City de 2003 qui consacrèrent la réunification du pays, John Tshibangu ‘réintègre’ l’armée nationale et fut nommé Commandant de la Brigade de Beni. Il prit également part à Kisangani en 2005 au processus de brassage et de formation de nouvelles brigades pour la mise sur pied de la nouvelle armée nationale et devint Commandant de la 14e Brigade intégrée basée à Shabunda. (A suivre…)