Au cours du Journal Français de Midi du 16 août 2012, Radio Okapi affirme
qu’un journaliste et un chef de groupement sont arrêtés à Miabi, territoire situé
à 30 Km au Sud de Mbuji-Mayi, et ils sont accusés d’avoir hébergé un officier
de l’armée en défection à la 4ième Région militaire au Kasaï-Occidental.
Dans son reportage, Nickey Mputu, journaliste de Radio Okapi déclare :
« Des sources de services de renseignements, l’on apprend que le nommé
Fortunat Kasonga, journaliste à la Radio-Télé Autonome du Sud-Kasaï de Miabi
aurait hébergé John Tshibangu, Commandant second de la 4ième Région
Militaire du Kasaï-Occidental en défection ».
Et elle poursuit sa chronique qui relate les propos de M. Alphonse Ngoy
Kasanji, Gouverneur du Kasaï-Oriental, en disant : « Pour sa part, le
Gouverneur du Kasaï-Oriental a indiqué que le journaliste a reconnu les faits
et révélait que l’officier déserteur avait pour mission de recruter dans le
groupement de Bakwa-Tshiya, à Miabi, des jeunes gens. Ces recrues devaient
servir dans un mouvement insurrectionnel pour le compte d’un homme politique
bien connu au pays ».
La même Radio Okapi rapporte les propos d’Alphonse Ngoy Kasanji qui se veut
rassurant quant à la situation sécuritaire dans sa province : « La
défection s’est faite au Kasaï-Occidental, l’information nous est parvenu et nous
sommes déjà sur les traces de ce monsieur, nous avons déjà des arrestations.
Nous croyons que les mesures prises chez nous sont efficaces. Très
prochainement, nous allons mettre la main sur Monsieur Tshibangu. Mais déjà la
population peut être tranquille, parce que nous avons pris des dispositions
sécuritaires appropriées… ».
Des effets militaires tels que les insignes, les bottines et quelques
munitions, ont été présentés à la presse par les services de renseignements comme
preuves du soit disant passage du Colonel John TSHIBANGU à Miabi.
Dégâts collatéraux
Selon les témoignages recueillis par J.E.D. (Journaliste en Danger), une
organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse, Fortunat Kasonga a été arrêté le mardi 14 août 2012 vers 16 heures, à
Tshilundu, une localité du territoire de Miabi, par des éléments de la Police
et des FARDC. Le lendemain, en route vers Mbuji-Mayi où il est détenu dans lieu
secret, les agents de l’ordre ont saccagé les installations de la Radio
Télévision Autonome du Sud-Kasaï (RTAS), emporté certains matériels – notamment
le mixeur et l’émetteur de la radio – avant de le contraindre à signer un
document reconnaissant avoir publié une information portant atteinte au « Chef
de l’Etat » Joseph Kabila.
Dans la matinée de jeudi 16 août 2012, le gouverneur Alphonse Ngoy Kasanji présente
à la presse de Mbuji-Mayi Fortunat Kasonga, officiellement accusé d’avoir « collaboré »
avec un Colonel ayant fait défection. L’autorité provinciale a annoncé que le
journaliste aurait reçu à son domicile, le lundi 13 août 2012, le Colonel
Tshibangu de la 4ième Région Militaire, recherché par la hiérarchie
pour désertion des rangs des FARDC. Séance tenante, le journaliste a reconnu
avoir reçu l’ancien officier sur demande de Roger Lumbala, député national de l’opposition.
[Source : www.jed-afrique.org/fr]
Des sources sécuritaires, on rapporte que des patrouilles de l’armée et de
la police sont organisées dans le territoire de Miabi où il est signalé la présence
de l’officier « fugitif ».
Mwene Ditu, à plus ou moins
200 Kilomètre de Miabi
Apparemment, le Colonel John Tshibangu se retrouverait partout dans la Province
du Kasaï-Oriental : depuis le 15 août 2012, la ville de Mwene-Ditu est sous
la surveillance des agents des services de sécurité. D’après plusieurs sources
concordantes, on apprend que des policiers et militaires sont dans le grand
parking et à la gare ferroviaires de la ville.
Au cours du Journal Français Midi du 16 août 2012, Donat Madimba, Reporter
de Radio Okapi, fait le point : « Fouilles systématiques des
voyageurs depuis hier matin à Mwene-Ditu. Selon des sources locales, les
éléments des forces armées de la RDC contrôlent les entrées et sorties de la
ville. Ils interpellent toutes les personnes n’ayant pas de cartes d’identités.
Une dizaine de personnes interpellées au péage de Mwene-Ditu sont détenues
depuis hier par les FARDC. Les voyageurs à bord du train marchandise arrivés
hier dans cette ville en provenance de Kananga sont passés à un interrogatoire
des services de sécurité locaux. Selon des témoins, l’interrogatoire est
intervenu dans la salle d’attente de la SNCC Mwene-Ditu. Et pour ceux qui
interrogent, il s’agit pour eux d’un travail de routine. Les sources
politico-administratives ne mâchent pas les mots, sous le sceau de l’anonymat,
elles parlent des dispositions sécuritaires circonstancielles. Selon elles, le
pays traverse une situation difficile, les services de sécurité ne doivent pas
croiser les bras. Les militaires aussi parlent de contrôle de routine à la gare
pour aider la Société nationale de chemin de fer à lutter contre le voyage des
clandestins dans les trains marchandises. Selon ses sources, les
interpellations au péage sont en rapport avec certaines informations
sécuritaires, tout en rassurant que la situation est calme à Mwene-Ditu. Pour
rappel, depuis 2 jours, la police nationale est en alerte, annonce faite lors
de la réunion de commandement dirigé par le Commandant de la Police de
Mwene-Ditu, et selon les sources policières locales, cette situation fait suite
à la défection en début de semaine du Commandant second FARDC chargé des
opérations au Kasaï-Occidental ».
Genèse d’une révolution
Digitalcongo.net a
publié le 14 août 2012 un article paru le même jour dans Le Potentiel relatant [au
paragraphe 5] la défection de Kananga en ces termes :
« Selon des
témoignages non encore confirmés par des sources officielles, une trentaine
d’éléments FARDC basés à Kananga serait portée disparue depuis samedi dernier.
Une opération de recherche aurait même été lancée dans les alentours du
chef-lieu du Kasaï Occidental pour les retrouver. En attendant la confirmation
officielle, cette information est à prendre très au sérieux ».
Maintenant que l’information
sur le « Colonel John Tshibangu et ses vaillants militaires » s’avèrent véridique et la panique du régime Kabila
étant perceptible (on n’a pas vu ni entendu des actions d’une telle envergure
pour mater les désertions des ex-CNDP), nous pouvons donc affirmer sans peur d’être
contredit que nous assistons à la genèse d’un ‘Mouvement authentique des Congolais’ !
Chers
compatriotes, la lutte continue… pour la vérité des urnes et contre la
balkanisation !
Seules la lutte
et la vérité libèrent !!!
Bibliographies :